Alors que les Psychologues sont favorables au remboursement des consultations psychologiques, ils refusent clairement les modalités de l’expérimentation qui ont été généralisées lors des Assises de la Santé mentale, le 28 septembre 2021.
En effet, les modalités et les conditions d’accès au remboursement ont été pensées en totale méconnaissance de l’éthique, de la déontologie des Psychologues et est très éloignée de la pratique professionnelle. Qui plus est, la décision a été prise sans avoir concerté les représentants de la profession.
Aujourd’hui, les organisations professionnelles appellent au boycott du dispositif de remboursement tel qu’il est construit pour les raisons suivantes :
Mépris de la déontologie
Perte pour le patient du libre accès au Psychologue qui se soumet à l’autorité médicale par le biais de la prescription.
Perte de la notion de confidentialité puisque le Psychologue doit rendre des comptes au médecin prescripteur.
Perte de la qualité de présence et d’écoute du Psychologue puisque la durée de ses consultations sont réduites de moitié avec le dispositif. Le Psychologue proposera une prise en charge low cost pour pouvoir vivre décemment.
Perte de la fluidité, de la rapidité d’accès au Psychologue et par conséquent lourdeur du parcours de soin avec le risque que la prise en charge ne soit pas suffisante pour améliorer l’état psychologique.
Par conséquent et pour toutes ces raisons, je ne me conventionnerai pas en Janvier 2022. J’ai a cœur d’être en cohérence avec mes valeurs et de pouvoir offrir un accueil digne et respectueux de mes patients et de ma profession.
Depuis 3 ans, une expérimentation du remboursement des consultations psychologiques est réalisée dans 4 départements tests dont le Morbihan auprès de Psychologues Conventionnés avec la Sécurité Sociale.
En effet, les délais de prise en charge dans le secteur public sont tels (entre 6 mois à 18 mois) que la nécessité d’accéder plus rapidement aux soins psychologiques et psychiatriques s’est faite ressentir et elle s’est accentuée pendant la crise du COVID.
Cette expérimentation est construite pour accompagner les personnes qui présentent des symptômes anxieux et dépressifs légers à modérés afin de soulager les files actives de patients auprès de la médecine de ville ainsi que de réduire la prescription et la consommation d’anxiolytiques et d’antidépresseurs.
Ces patients peuvent donc bénéficier, sous conditions de remplir un certain nombre de critères et sur prescription médicale, de 10 séances de soutien psychologique d’une durée de 30 min, remboursées par la sécurité sociale. A l’issu de ce parcours, si l’état psychologique de ces patients ne s’est pas suffisamment amélioré, ils peuvent bénéficier à nouveau de 10 séances de psychothérapie structurée d’une durée de 45 min, après avoir consulté au préalable un médecin psychiatre et leur médecin généraliste.
Alors que cette expérimentation est une avancée dans l’accompagnement en Santé Mentale, il faut bien retenir que tout le monde n’aura pas accès aux consultations Psychologiques remboursées…
Le psychologue s’intéresse au fonctionnement affectif et intellectuel de l’être humain. Ses études et sa pratique lui permettent de comprendre le comportement et d’intervenir auprès des personnes qui éprouvent de la détresse émotionnelle et/ou des difficultés psychologiques.
Son travail consiste en :
l’évaluation du fonctionnement psychologique (émotions, comportement) de la personne.
déterminer et procéder aux interventions auxquelles il est formé (comme le soutien psychologique, la Psychothérapie ou le bilan neuropsychologique) avec l’accord et l’engagement du patient .
Pour exercer, le Psychologue doit :
valider un Master en Psychologie à l’Université de Sciences Humaines ( Bac + 5 au minimum)
être inscrit à l’Agence Régionale de Santé (ARS) et au répertoire ADELI
respecter les règles qui régissent la profession et particulièrement le Code de Déontologie des Psychologues.
L’usage professionnel du titre de psychologue est défini par l’article 44 de la loi n°85-772 du 25 juillet 1985 complété par l’article 57 de la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 qui fait obligation aux psychologues de s’inscrire sur les listes ADELI.
Le Code de déontologie
Le code de déontologie vise à encadrer la pratique de l’ensemble de la profession et il se réfère au principe suivant :
Le respect de la personne dans sa dimension psychique est un droit inaliénable. Sa reconnaissance fonde l’action des psychologues.
Principe 1 : Respect des droits fondamentaux de la personne.
Il exerce dans le respect de la personne, de sa dignité et de sa liberté, de son autonomie, sa liberté de jugement et de décision et se réfère aux libertés et aux droits fondamentaux garantis par la loi et la Constitution.
Principe 2 : Respect de la vie privée, du secret professionnel, de la confidentialité.
Le psychologue est soumis à une obligation de discrétion.
Principe 3 : Intégrité et Probité
Le psychologue prend en considération les utilisations qui pourraient être faite de ses interventions et de ses écrits par des tiers.
Principe 4 : Compétence
Le psychologue acquiert sa compétence de sa formation initiale, de l’actualisation régulière de ses connaissances et de sa formation à discerner son implication personnelle dans la compréhension d’autrui.
Principe 5 : Responsabilité et autonomie professionnelle.
Le psychologue est responsable, en toute autonomie, du choix et de l’application de ses méthodes d’interventions. L’autonomie professionnelle est inhérente à la profession.
Principe 6 : Rigueur et respect du cadre d’intervention.
Les dispositifs méthodologiques répondent aux objectifs de ses interventions et à eux seulement.
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